dimanche 12 octobre 2008

Acclimatation J-18




Villa Arson
31 octobre 2008 – 1er février 2009
Vernissage le 30 octobre à 18h

Il est difficile d'aborder la nature sans tomber dans les lieux communs ou les pièges d'un discours moralisateur, forcément réduit à des considérations politiques sur un avenir incertain, promis à de sombres inquiétudes. Sans pour autant nier ces craintes et la portée des blessures que l'homme ne cesse de provoquer sur son environnement, on oublie aussi que la nature est elle-même porteuse de ses propres mutations qu'elle métabolise selon une logique d'évolution
permanente. Cent cinquante ans après les théories évolutionnistes de Darwin, l'exposition Acclimatation entend aborder ces phénomènes de mutations avec distance, en se focalisant sur les chimères monstrueuses auxquelles le savant n'accorde que peu d'attention. À la manière d'un jardin botanique qui collecterait des informations dans un souci d'expérimentation scientifique et d'observation publique, il s'agit avant tout de révéler et de fantasmer les formes que ces bouleversements engendrent sur notre propre environnement. Objets hybrides et mutants, mêlant le vivant et l'artificiel, images ambivalentes ou parfois facétieuses, les oeuvres des artistes contemporains mettent en évidence dans cette exposition la complexité de la question de la représentation de la nature aujourd'hui. Une nature ni bucolique, ni meurtrie, conçue comme un champ d'expérimentation des formes et des savoirs, partagée entre principes de réalité et fantasmes, conservation et anticipation.
Acclimatation reprend la structure en départements des Jardins d'acclimatation ou musées d'histoire naturelle, partageant ainsi l'exposition en cinq chapitres successifs. Le premier, Pétrochimie, a pour but d'interroger les incidences de la production industrielle sur la définition même de notre environnement. Vivarium est par essence consacré au vivant et à sa faculté à se confronter à la matière morte de l'artifice. Arboretum, dédié spécialement au végétal, a pour vocation de constituer un paysage en soi, une forêt qui chercherait son identité. Planetarium ouvre une porte de sortie vers un avenir fait d'anticipation, inventant de nouveaux territoires dans lesquels toutes les mutations ont déjà eu lieu. Climatologie tente de reconstituer dans l'espace des salles d'exposition de la Villa Arson des micro-climats à travers des sensations
furtives.
L'exposition agit en jardin intérieur, jouant de la structure labyrinthique des espaces du centre d'art, en revendiquant un caractère narratif fort : l'histoire possible d'une nature totalement synthétique, d'un environnement désincarné, entre conservatoire et terrain d'anticipation, réalité géopolitique et fantasmes, causes et effets. De l'installation à la vidéo, de la peinture au dessin, en passant par la photographie et le son, Acclimatation s'attache à déployer une nature de synthèse, hybride et polysémique.

Ce projet a été confié à Bénédicte Ramade, critique d'art, spécialisée dans les questions de l'art écologique et du paysage. Elle a notamment dirigé ses recherches doctorales sur l'émergence et le développement de l'art écologique aux États-Unis. Elle vient d'effectuer une résidence à Los Angeles et dans cinq états de l’ouest américain afin de poursuivre ses recherches.

L'exposition Acclimatation rassemble les oeuvres et de nouvelles productions d'une vingtaine d'artistes européens et américains dont certains n'ont jamais été exposés en France : Gabriela Albergaria, Pascal Bircher, BP, les frères Chapuisat, Donna Conlon, Marti Cormand, Valère Costes, Michel de Broin, Carlee Fernandez, Peter Goin, Pearl C. Hsiung, Petter Johannisson, Janice Kerbel, Vincent Kohler, Emmanuel Lagarrigue, Eve-Andrée Laramée, Charles Lopez, Pierre Malphettes, Vincent Mauger, Mariele Neudecker, Miguel Palma, Gyan Panchal, Evariste Richer, Abigail Reynolds, Katrin Sigurdardottir.

Villa Arson
31/10/08 – 1st/02/09
Opening on 30/10 at 6 pm

It is difficult to talk about nature without risking commonplaces or a moralising discourse, necessarily restricted to political considerations about an uncertain and sombrely threatening future. Without denying these fears, or the magnitude of the wounds man constantly inflicts on his environment, one also forgets that nature herself can be the cause of her own mutations, digested according to the logic of constant evolution.
The exhibition Acclimatation means to deal very prudently with these mutation phenomena. Not unlike a botanical garden collecting information in order to satisfy both scientific experimentation and public observation, the show seeks to reveal the consequences of these changes on our own environment. Hybrid and mutant objects, crossing the living and the artificial, ambivalent or sometimes facetious images, the works of contemporary artists underscore the complex difficulty of representing nature today. A nature which is neither bucolic nor bruised, seen as a place for experimenting forms and notions, divided between reality and fantasy, conservation and anticipation.
Acclimatation is divided into sections as are natural history museums, separating the show into five successive chapters. The first chapter, Petrochemicals, questions the consequences of our industrial production on the very definition of our environment. Vivarium is by essence dedicated to living things, and to their capacity to confront themselves to lifeless artifice. Arboretum, dedicated especially to vegetation, seeks to offer a landscape in itself, a forest in search of its own identity. Planetarium offers a passage towards a future made of science fiction, inventing new territories where every mutation has already occurred. Climatology tries to reconstitute micro-climates in the exhibition spaces of the Villa Arson, provoking furtive sensations.
The project was entrusted to Bénédicte Ramade, an art critic and independent curator, and a specialist in matters concerning ecological art and landscape. She has done doctoral research on the emergence and development of ecological art in the United States. She has just finished a residency in Los Angeles as well as in five states in the west of the US where she was doing her research about landscape and nature.

The exhibition features works and new productions by twenty-one European and American artists, some of whom have never been exhibited in France : Gabriela Albergaria (PT), Pascal Bircher (GB), collectif BP (F), Les frères Chapuisat (CH), Donna Conlon (USA), Marti Cormand (SP), Valère Costes (F), Michel de Broin (QC), Carlee Fernandez (USA), Peter Goin (USA), Pearl C. Hsiung (USA), Petter Johannisson (SW), Janice Kerbel (CA), Vincent Kohler (CH), Emmanuel Lagarrigue (F), Eve-Andrée Laramée (USA), Charles Lopez (F), Pierre Malphettes (F), Vincent Mauger (F), Mariele Neudecker (D), Miguel Palma (PT), Gyan Panchal (F), Abigail
Reynolds (GB), Evariste Richer (F), Katrin Sigurdardottir (IC).

The exhibition will go on until 1st February 2009.

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